Chauves-souris

en danger !

[Dossier sur les Chauves-souris en Lorraine]

 

La colline de Sion est l'un des derniers bastions où le Petit rhinolophe, une espèce de chauves-souris (Chiroptères), en voie d'extinction dans le nord est de la France, tente de survivre. Des projets pour sa sauvegarde sont à l'étude.

Petit rhinolophe

Le Petit rhinophe

Le monde abrite plus de 950 espèces de chauves-souris, la Lorraine une vingtaine et le Saintois une dizaine. Parmi elles, le Petit rhinolophe. Disparue des Pays-Bas, du Luxembourg et d'une partie de l'Allemagne, cette espèce comptabilise aujourd'hui en Lorraine environ 2000 individus contre 50 000 dans les années 50. Dernier maillon d'une chaîne alimentaire, Les chauves-souris s'avèrent très sensibles aux modifications de leur environnement engendrées par notre société moderne. Produits toxiques, usage généralisé des pesticides, remembrements, accès aux gîtes supprimés, réveil durant leur hibernation, vandalisme... les causes de disparition, nombreuses, expliquent le déclin.

Un site exceptionnel

Côtes de Toul, Grand couronné près de Custines, côtes de Delme, seuls quelques sites lorrains abritent encore des colonies de Petits rhinolophes et 80 % de l'effectif se situe dans le Saintois. En effet, la colline de Sion constitue un environnement exceptionnel pour la survie de cette espèce et reste, LE, lieu pouvant, à terme, permettre une recolonisation du nord ouest de l'Europe. Terrain de chasse favorable, son paysage structuré avec des vergers, des haies et des terres faiblement traitées permet aux Petit rhinolophe de se déplacer et trouver sa nourriture. Grâce à ses villages Lorrains intacts, l'habitat traditionnel de l'animal est conservé. Enfin, à proximité de côtes calcaires et de micro grottes, les fissures procurent aux chauves souris des refuges pour passer l'hiver en toute tranquillité.

Une nature fragile

La réunion de ces éléments est indispensable à la survie de cette espèce. "La nature n'est ni nuisible ni utile mais fragile. Et l'homme moderne vit en désaccord total avec la nature qui doit pourtant être protégée. La création de réserves animales n'est pas une solution : c'est mettre la nature en bocal. Les gens doivent vivre en harmonie avec elle !" proclame François Scwaab, passionné par les chauves-souris et spécialiste incontournable en Lorraine. D'ores et déjà, des discussions se sont engagées avec le conseil général pour soutenir la protection des chauves-souris et particulièrement du "petit pensionnaire" de la colline de Sion.

 

Des mammifères poids plume...

Appartenant à la même classe animal que la nôtre, celle des mammifères, les chauves-souris sont vivipares et allaitent leurs petits. Seul mammifère ayant développé et perfectionné le vol actif, elles ont pour certaine, une longévité exceptionnelle dépassant la vingtaine d'années. Insectivores, elles peuvent peser jusqu'à 40 g mais sont généralement beaucoup plus légères. Le Petit rhinolophe ne dépasse guère les 7 grammes pour une envergure de 25 centimètres !

Se déplaçant dans une obscurité totale, les chauves-souris produisent avec le larynx des ultrasons à des fréquences variables selon les espèces. L'écho perçu par leurs oreilles les renseigne sur la distance, la forme et la nature de l'obstacle ou de la proie.

Après l'accouplement en automne, les chauves-souris se regroupent pour hiberner, 4 mois pendant lesquels la température du corps s'équilibre avec le milieu ambiant. Ne construisant pas de nid, elles trouvent refuge dans des abris naturels ou des bâtiments.

En juin, la femelle donne naissance à un ou deux bébés qui, dès la troisième semaine, devront partir en quête de nourriture. Sédentaires ou migrantes, vivant en colonie ou solitaires,... les chauves-souris sont d'une grande diversité. Mais qu'elles s'appellent Grand murin, Pipistrelle, Sérotine ou Grand rhinolophe, elles restent un animal inoffensif.