Particularités Des Mammifères L'espèce humaine fait partie des mammifères, ainsi que la plupart des animaux domestiques dont nous ne saurions nous passer. On dit des mammifères qu'ils sont sur l'échelon le plus élevé de l'échelle de l'évolution et on qualifie nombre d'entre eux d'intelligents. C'est dire s'ils représentent, parmi tous les êtres vivants, un groupe important aux yeux des humains.
Squelette de Mammouth
mammifère : n. m. (pl.) Classe d'animaux vertébrés, généralement recouverts de poils, et dont les femelles portent des mamelles, c'est-à-dire des glandes qui sécrètent du lait.
À part ces traits fondamentaux, qui suffisent à les distinguer des autres vertébrés, les mammifères présentent diverses dispositions anatomiques et physiologiques particulières dont certaines sont liées à l'homéothermie, c'est-à-dire à la capacité pour un organisme d'entretenir une température corporelle élevée et constante, capacité qui a joué un rôle essentiel dans la réussite planétaire du groupe.
Anatomie et Physiologie
Poils et glandes
La peau des mammifères intervient dans la régulation de la température du corps et elle a une structure plus complexe que celle des autres vertébrés. C'est au niveau de la couche la plus superficielle, l'épiderme, que sont produits les poils et les glandes cutanées : glandes sébacées, sudoripares et lactéales. Les poils, lorsqu'ils sont denses, isolent le corps et limitent les déperditions de chaleur. Le sébum, sécrétion grasse des glandes sébacées, les lubrifie et les protège de l'humidité. Les glandes sudoripares interviennent non seulement dans l'élimination des déchets, mais également dans la régulation thermique, l'évaporation de l'eau de transpiration dissipant en effet le surplus de chaleur. Certaines de ces glandes, les glandes odorantes, émettent une sécrétion à odeur caractéristique qui joue un rôle dans le marquage du territoire et la reconnaissance sexuelle, au moment de la reproduction, chez les espèces dont le sens olfactif est développé. Les glandes lactéales (regroupées pour former les glandes mammaires, ou mamelles) sécrètent le lait, première nourriture du jeune après sa naissance.
Le derme, situé au-dessous de l'épiderme, contribue également à la thermorégulation. Là se trouvent les muscles qui redressent les poils sous l'effet du froid, ce qui épaissit la couche d'air régulatrice enfermée dans le pelage. Les nombreux vaisseaux sanguins irriguant le derme apportent, en se dilatant ou, au contraire, en se contractant, plus ou moins de chaleur à la périphérie du corps, tandis que la couche adipeuse, dans la région la plus profonde, en limite la dissipation à l'extérieur.
Squelette et denture
Les membres des mammifères présentent une grande variété, en relation avec les adaptations à différents modes de locomotion. Chez toutes les espèces, toutefois, ils sont situés verticalement sous le corps et maintiennent ainsi celui-ci nettement au-dessus du sol (à la différence des membres des reptiles).
Le crâne se distingue de celui des animaux des autres classes par son plus grand volume relatif et par la diminution du nombre de ses os. Il montre certaines dispositions avantageant l'apport fréquent d'aliments et d'oxygène que l'homéothermie rend nécessaire. Chaque demi-mâchoire inférieure n'est constituée que d'un seul os, relié au crâne par une articulation typique, permettant les multiples mouvements qu'impose une mastication prolongée. Celle-ci se traduit par un développement de la musculature faciale, autre trait original de cette classe ; elle peut s'effectuer sans que s'arrête la respiration, grâce à la présence de la voûte palatine, qui sépare la cavité buccale des fosses nasales.
Crâne de lion
Trois sortes de dents se différencient : les incisives, les canines et les dents jugales (prémolaires et molaires) ; leur nombre est limité et caractéristique de chaque espèce. Les dents ne sont soumises qu'à un seul remplacement : aux dents de lait, en effet, succèdent les dents définitives, processus dont sont exclues les molaires, qui n'appartiennent qu'à la seconde denture. En fonction du régime alimentaire apparaissent diverses modifications : chez les carnivores, ce sont les canines et les molaires qui sont le plus développées ; les mammifères mangeurs de poissons maintiennent leurs proies grâce à de très nombreuses dents pointues, tandis que les herbivores triturent les végétaux avec leurs molaires pourvues d'une large couronne ; chez les rongeurs, la première paire d'incisives revêt une importance caractéristique.
Appareils digestif, circulatoire et respiratoire
Les différentes parties du tube digestif montrent de grandes variations, liées à la diversité des régimes alimentaires, chaque partie concourant, après la mastication, à une meilleure utilisation des aliments, source de l'énergie indispensable à l'activité musculaire et cérébrale incessante.
L'appareil respiratoire est, chez les mammifères, plus efficace que chez les autres vertébrés. Le diaphragme, cloison musculaire séparant la cavité thoracique de la cavité abdominale, améliore les mouvements de ventilation. La ramification considérable des alvéoles pulmonaires permet par ailleurs de très importants échanges gazeux entre le sang et l'air, qui est préchauffé dans les fosses nasales. La grande surface pulmonaire au niveau de laquelle s'évapore de l'eau intervient également dans la lutte contre un échauffement excessif.
L'appareil circulatoire comporte un cur complètement cloisonné en quatre parties, dans lequel sont totalement séparés sang artériel (riche en oxygène) et sang veineux (désoxygéné), ce qui est également en rapport avec l'homéothermie. Reproduction
La femelle des mammifères n'est fécondable qu'à intervalles réguliers et, à l'exception de trois espèces ovipares (monotrèmes), leur reproduction est typiquement vivipare: l' fécondé se développe à l'intérieur de l'organisme de la mère jusqu'à un stade assez avancé. À sa naissance, le jeune se nourrit de lait. Dans aucun autre groupe, la protection et l'alimentation de l'embryon n'atteignent une telle perfection. Le fonctionnement de l'appareil génital femelle et le mécanisme de la reproduction sont, dans chacune de leurs phases, sous le contrôle d'hormones sexuelles.
Système nerveux
Il est caractérisé par le grand développement de l'encéphale, qui est en rapport avec celui de la boîte crânienne. La région antérieure du cerveau et plus précisément sa partie périphérique (le cortex), prend une importance relative de plus en plus grande, quand on passe des espèces de mammifères les plus primitives jusqu'aux espèces plus évoluées. Elle forme les hémisphères cérébraux dont la surface dessine des circonvolutions et qui atteignent le cervelet, lui aussi bien développé. La possibilité, pour le cerveau, de réguler la température corporelle a rendu les organismes plus actifs et moins dépendants de leur environnement. Ils se sont adaptés à différents milieux, ce qui les a amenés, compte tenu du fait que la thermorégulation favorise les processus cérébraux eux-mêmes, à adopter des comportements souvent plus liés à l'expérience et à l'apprentissage qu'à l'instinct. On considère que l'évolution du psychisme n'a pu se réaliser que grâce à l'apparition de l'homéothermie.
Classification
Malgré la suprématie physiologique et comportementale qui leur ont permis de coloniser tous les milieux, les mammifères forment une petite classe ne comprenant, parmi les 44 000 espèces de vertébrés, qu'environ 4 500 espèces se répartissant en trois sous-classes très inégales. Les plus primitifs sont les protothériens, ou monotrèmes regroupant trois espèces d'Australie et de Nouvelle-Guinée (en particulier l'ornithorynque ), qui ont la particularité de pondre des ufs. Les métathériens, ou marsupiaux, dont les jeunes naissent à l'état d'embryons et finissent leur développement dans une poche ventrale de la mère, se rencontrent en Australie et en Amérique du Sud (exemple typique : les kangourous). La plupart des mammifères appartiennent toutefois au groupe des euthériens, dont les embryons se développent entièrement dans le ventre de la mère, où ils sont nourris par l'intermédiaire du placenta, qui est connecté au système circulatoire de cette dernière. On leur attribue donc couramment le nom de placentaires. Ils sont répartis en 16 ordres : les insectivores, les dermoptères (comme le galéopithèque, les chiroptères ou chauves-souris, les édentés, les pholidotes (comme le pangolin), les lagomorphes (comme le lapin), les rongeurs, les cétacés, les carnivores, les tubulidentés (l'oryctérope), les proboscidiens, les siréniens, les hyracoïdes, les périssodactyles, les artiodactyles et les primates.
Origine, évolution et répartition
L'origine, l'évolution et la répartition géographique actuelles des mammifères se comprennent (pour l'instant, en partie seulement) en faisant appel à la paléontologie, à l'histoire des continents et à leur dérive au cours des temps géologiques. Par l'étude des fossiles, on sait que l'origine de la classe des mammifères se situe chez les reptiles, vraisemblablement dans l'ordre des thérapsidés. Quelques dizaines de millions d'années après l'apparition des reptiles (il y a environ 300 à 250 millions d'années), certains fossiles montrent, à côté de caractères reptiliens typiques, des traits mammaliens qui s'accusent de plus en plus au fur et à mesure chez les fossiles les plus récents. On donne d'ailleurs à ces espèces le nom de reptiles mammaliens. Chez les reptiles mammaliens du groupes des thérapsidés s'affirme, en particulier, la structure continue du tissu osseux. Dans la mesure où cette structure traduit l'intensité des échanges de sels minéraux entre sang et os, elle suggère que des espèces disparues de reptiles avaient une physiologie comparable à celle des homéothermes actuels.
Les premiers vrais mammifères apparaissent au début de l'ère secondaire, il y a environ 220 millions d'années. Leur petite taille et, sans doute leur discrétion (ils devaient être essentiellement nocturnes) leur permettent de coexister alors avec les dinosaures. Pendant le crétacé (entre - 140 et - 65 millions d'années), les principaux groupes de mammifères se différencient. Celui des multituberculés connaît une expansion mondiale, puis s'éteint assez rapidement. Les premiers fossiles connus d'ornithorynque datent de la fin du crétacé et les deux autres rameaux se séparent à peu près au même moment : les marsupiaux apparaissent en Amérique et les placentaires en Eurasie. L'ère tertiaire (à partir de - 65 millions d'années) voit se différencier tous les ordres de mammifères vivant actuellement et s'établir des migrations d'un continent à un autre, migrations dont quelques exemples seront donnés ici. Rappelons en effet que les plaques continentales terrestres sont, depuis le début de la formation de la Terre, en perpétuel mouvement et que la disposition des continents au début de l'ère tertiaire n'était pas véritablement celle que nous connaissons aujourd'hui. La communication qui existait à cette époque entre l'Amérique du Nord et l'Eurasie a permis aux mammifères placentaires de gagner l'Amérique du Nord et de s'y développer largement, grâce à la disparition des grands reptiles. C'est sans doute à cette époque que les marsupiaux sont arrivés en Australie, venant d'Amérique du Sud, en passant par le continent antarctique, puisque l'Amérique du Sud, l'Antarctique et l'Australie étaient alors en contact. L'isolement géographique de l'Australie, qui est survenu ensuite, ainsi que l'absence de concurrence ont permis l'évolution et le maintien des marsupiaux jusqu'à nos jours dans ce continent. Le continent africain, souvent isolé depuis la fin de l'ère secondaire, a reçu, vers le milieu de l'ère tertiaire, des espèces de mammifères placentaires venues d'Eurasie. Mais il est aussi le berceau de groupes propres, en particulier celui des primates (singes et ancêtres de l'homme).
On considère que l'ère des mammifères a connu son apogée au tertiaire et qu'elle est, déjà actuellement, entrée dans son déclin pour l'ensemble du groupe. De plus, la suprématie de l'homme est le facteur principal intervenant dans la disparition ou la menace d'extinction pesant sur un nombre grandissant d'espèces.